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Papier/électronique, catalogage/indexation, comment aller ensemble

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extrait pub pour papier toilette

comment lier papier et électronique : extrait d’une publicité pour papier toilette

Les métadonnées sont devenues désormais le nerf de la guerre, dixit Louise Fauduet, intervenante BnF lors d’une récente formation continue, dans l’indexation des ressources et leur visibilité/accessibilité sur internet. Pour les bibliothèques numériques intégrant tout type de documents – numérisés ou nativement numériques –, elles sont le prolongement disons « naturel » du catalogage classique pour le papier. Autrement dit : catalogage = indexation.

Et c’est à peine exagéré : presque rien ne change, mais c’est effectivement ce “presque” qui pose question.

La seule chose qui évolue (devrait évoluer) vraiment, si l’on considère que le catalogage classique dessert le papier et que l’indexation se tourne vers le numérique, c’est l’importance accordée au papier et à l’électronique par nous : quand on voit que la production de données, la collecte d’informations et la gestion courante basculent en quantité et coût du côté des ressources électroniques (plus de la moitié des ressources documentaires sont électroniques désormais, selon les chiffres de Carl Grant, vice -doyen et directeur des services informatiques des BU de l’université de l’Oklahoma) pourquoi l’activité de catalogage ne suivrait-elle pas le même mouvement ? Quand on sait que les pratiques des étudiants et chercheurs ont déjà basculé de ce côté-là également, ne devrions-nous pas les accompagner ? Une distinction papier/électronique qui n’aurait plus lieu d’être demeure pourtant : on le voit pour l’effort consenti sur les nouveaux apprentissages, mais également dans les réflexions récurrentes sur la baisse des prêts (les prêts papier restent une statistique phare alors qu’elle n’est pas rattachée au nombre de téléchargements qui est son pendant), ou encore la coupure entre pratiques sciences dures/sciences humaines sur l’usage numérique (et quid des humanités numériques/digital humanities et autres initiatives en open access qui remettent en question le cliché des sciences humaines à la traîne et « ringardes » quant à leurs pratiques ?).

Mais on s’éloigne du sujet. Le débat sur l’évolution de l’indexation et la place croissante des métadonnées font planer des ambiguïtés sur ces nouvelles formes et pratiques. Si l’on prend l’exemple des métadonnées pour les fichiers numériques, toute une ribambelle d’a priori viennent semer la confusion dans les esprits.

Premier obstacle :  c’est la séparation imprimée par l’habitude dans nos esprits entre les formats et techniques (si, sortant de l’UNIMARC, on s’intéresse aux FRBR et autres RDA, on ne peut tourner le dos aux METS, MODS et compagnie comme s’ils n’avaient rien à voir) nonobstant le langage et les règles communs. Comme s’il y avait une barrière de spécialité à ne pas franchir – chacun sa tâche, je catalogue dans mon SIGB, tu indexes tes fichiers dans ton gestionnaire de contenus – alors qu’on parle de pratiques identiques.

Deuxième obstacle, la crainte d’être illégitime : “c’est de l’informatique, ce n’est pas le rôle des bibliothécaires”. Cet argument apparaît d’autant plus étonnant qu’il pourrait être opposé à tout changement ayant déjà eu lieu dans le métier, puisqu’informatiser, utiliser des logiciels dédiés aux missions des bibliothèques ou tout simplement utiliser un ordinateur dans son travail, c’est déjà faire de l’informatique. Et les bibliothèques ont vécu l’informatisation du métier, il ne s’agit donc pas de révolution. Simplement d’évolution.

Troisième obstacle : le caractère très/trop technique des outils, “ce n’est pas du langage compréhensible par les humains” – pardon, les bibliothécaires. Faux encore : le langage XML, entre autres, a justement comme qualité d’être compréhensible à la fois par les machines pour qu’elles interagissent, et par les humains. Les balises sont explicites et définissent des champs qui sont ensuite complétés de la même manière que des champs d’un format Marc : grâce à des vocabulaires normalisés, et grâce à l’art bibliothécaire dont tous les collègues sont spécialistes. Et puis qui oserait affirmer sans ciller que les formats MARC sont “compréhensibles par les humains” ?

On touche là au débat plus global qui agite beaucoup de bibliothèques sur la diffusion, au sein des établissements, des connaissances et compétences (ici, techniques, mais pas seulement), c’est-à-dire à la gestion des connaissances, ou knowledge management. L’enjeu consiste à inciter les professionnels à se tourner vers le domaine numérique et à acquérir l’équivalent des compétences qu’ils utilisent déjà pour les collections papier. L’adaptation dans la réalité est de fait moins insurmontable qu’elle ne paraît dans les esprits.

Les formations jouent un rôle important, mais, expérience faite, ne permettent pas, seules, de modifier la perception qu’ont les collègues sur ces questions. Et c’est par conséquent deux conceptions des bibliothèques qui en viennent à s’opposer alors même qu’elles ne suscitent pas de concurrence – pourquoi faut-il imaginer que les abonnements électroniques se font au détriment des acquisitions papier, ou que la bibliothèque numérique s’occupe de missions qui sont hermétiquement distinctes de ce que les collègues font en section, à moins que l’on ne sépare toujours les deux (ce qu’on voit lorsqu’on se focalise sur les prêts physiques en oubliant les téléchargements et connexions en ligne) ?

C’est une des questions qui seront abordées plus amplement lors d’une journée d’ateliers de réflexion de la BCU à laquelle participera l’ensemble des personnels.


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